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Histoire des mines
1 janvier 2016

Le Bocard de Sentein photographié dans son état de 1892.

Bocard 1892

Ce que l’on remarque d’emblée en voyant cette photo, c’est l’absence de tout transporteur par câble aérien et des bâtiments étagés de la laverie de Bulard. Cette photo a donc été prise avant 1900. Mais l’on peut être encore plus précis. En effet, les bâtiments de la rive droite du Lez, ceux qui sont visibles au centre tout en bas de la photo, ainsi que, vraisemblablement la longue forge qui suit vers la droite, ont été détruits par une crue du Lez en 1897. Evènement qui décida peut-être M. de Narbonne-Lara à reconstruire sur la rive gauche, avec les bâtiments étagés. Ajoutons qu’il n’y a aucun homme, pas de wagonnet, rien qui traduise une activité, sur ce cliché. Ainsi, selon toute vraisemblance, cette photo a été prise après l’abandon de 1892 et avant la crue de 1897. Il s’agit donc du Bocard de Sentein tel qu’abandonné par les Anglais de la Castillon Mining Company en 1892.

La carte postale elle-même a été imprimée chez A. Thiriat et H. Basuyau à Toulouse. Elle fut écrite à Castillon le 30 août 1924 et postée sous enveloppe.

L’identification des bâtiments et voies est facile car elle correspond au plan établi et numéroté par John Edwards en 1889 (page 123 de Mangeuses d’hommes). Au centre le « château », édifié par Kaulek dans les années 1860. Le très grand bâtiment avec les chiens assis et les portes et fenêtres en façade sud est le grand atelier primitif, bâti sous la direction de Francfort en 1855. En face se trouve le logement / cantine des ouvrier(e)s du Bocard dont nous ignorons la date de construction (années 1850 ou 1860). Le long bâtiment le plus à droite est une forge d’après le plan d’Edwards (n° 7). À sa droite, au pied de la pente qui est plus noire, on distingue à peine ce qui doit être le lacet de la piste de La Plagne. Cette piste passe au pied de la façade sud et blanche de la forge, puis traverse le Lez sur ce qui peut être un gué. Entre la longue forge et la mention « Mines de zinc » se trouve un édifice qui ne figure pas sur le plan de 1889. Celui-ci montre, à cet endroit, un petit atelier orienté en est-ouest (n° 8). Probablement fut-il démoli et remplacé, entre 1889 et 1892, par celui, orienté nord-sud, qui est sur cette photo. Vient ensuite le bâtiment dont l’extrémité sud se termine sur l’inscription « Le Bocar de ». D’après le plan d’Edwards (n° 9), il s’agit d’un bocard, c’est-à-dire d’un atelier de lavage et préparation mécanique du minerai. Lequel fut construit par Kaulek en 1864-1865, puis couvert par les Anglais. La petite maison à gauche est représentée sur le plan de 1889, mais non numérotée et donc non identifiée. Elle demeure sur des clichés pris après 1908. Tout à gauche on voit très nettement la voie ferrée aménagée par la Sentein Mining Company pour relier les ateliers de la rive droite construits par Kaulek au grand atelier principal de 1855. Cette voie traverse le Lez sur un pont qui ne se distingue malheureusement pas en limite inférieure et blanchie du cliché. Une autre voie ferrée, d’abord parallèle au grand atelier, tourne ensuite vers l’est en passant en hauteur sur des piliers. Elle servait probablement à évacuer des stériles au nord du château (n° 1 du plan de 1889). On voit une conduite qui sort de la façade orientale du grand atelier et qui, soutenue par des poteaux, franchit le Lez et atteint la rive droite où elle déverse des stériles au nord de la grande forge. D’autres ateliers édifiés par Kaulek sur la rive droite, et tout particulièrement la fonderie pour plomb et sa cheminée, sont trop au sud et hors champ de ce fait.

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Commentaires
S
Très intéressant, merci !
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